Les messages de la Fed pointent tous sur l’inflation
En ce début d’année 2022, la FED est venue confirmer que la fête est définitivement terminée: les tombereaux de liquidités déversés depuis des années et dont les marchés se sont gavés, vont irrémédiablement se tarir, et même plus vite que prévu.
Car l’inflation est là et bien là, et Jérôme Powell a clairement affirmé que l’objectif prioritaire de l’institution restait d’éviter qu’elle ne s’installe durablement. Conséquence immédiate, la FED a annoncé qu’elle mettrait fin à ses achats d’obligations dès le mois de mars, qu’elle relèvera probablement ses taux dès mars également, et qu’elle pourrait bien en faire de même à chacune de ses réunions, voire envisager une hausse de 50 points de base d’un coup si le besoin s’en faisait sentir. La réduction «significative» de son bilan suivra dans la foulée.
Ce n’est pas le message que les marchés voulaient entendre! Les taux n’ont pas tardé à réagir, le 10 ans US dépassant maintenant largement les 1,80%, et le Bund allemand étant revenu à zéro. Quant à la France, elle doit maintenant se résoudre à payer de nouveau un intérêt sur ses adjudications d’OAT (0,30% lors de l’adjudication du 6 janvier). Bien sûr, les marchés actions n’ont pas aimé non plus, et sur le mois, l’Eurostoxx 50 perd 3,29%, le Dow Jones 5,97%, le S&P500 8,73%, et le Nasdaq 13,44%. Tous les regards vont maintenant se tourner vers la BCE et écouter attentivement si Christine Lagarde arrive à conserver le message ferme et rassurant évoqué lors de sa dernière intervention.
Dans ce contexte, Equity Income limite sa baisse à 0,74% sur la classe I, tandis que Cosmopolitan Global tire son épingle du jeu en gagnant 2,66%.
Points importants
- Banque centrale: La Fed a drastiquement changer de ton à propos de l’inflation. Les contrats à terme évaluent à 100 % les chances d’une hausse de 25 points de base en mars et à 100 % les chances d’une nouvelle hausse en mai et juin. Malheureusement, la Fed a attendu trop longtemps avant de réduire l’assouplissement quantitatif ou de modifier les taux (elle aurait dû le faire l’année dernière) et si elle poursuit sur sa lancée en augmentant quatre fois les taux et en mettant fin à l’assouplissement quantitatif en même temps, elle fera s’effondrer les marchés et créera une grande récession. Gardez à l’esprit que la Fed a ajouté plus de 3’000 milliards de dollars en QE, il ne sera pas facile de réduire ce type de stimulus.
- Pétrole: l’or noir vient d’atteindre des niveaux de 90,00$ jamais vus depuis octobre 2014. La prochaine grande résistance psychologique est de 100$. Les entreprises pétrolières du monde entier sont tout juste en train de rattraper les niveaux de prix d’avant la crise, alors que leurs dividendes sont élevés, mais la plupart des investisseurs ne participent pas à ce rallye, car les grandes compagnies pétrolières sont les nouveaux fabricants de tabac…
Les banques centrales ont créé ce désordre avec des mesures d’assouplissement quantitatif et de relance inutiles qu’elles auraient dû arrêter depuis longtemps. Toutes les parties spéculatives du marché, c’est-à-dire les sociétés qui perdent de l’argent, les valeurs de croissance surévaluées, les valeurs ESG, les SPAC, les crypto-monnaies et les secteurs surpeuplés, subissent les conséquences d’une mauvaise évaluation et de la inadéquate allocation du capital aux actifs. Maintenant, la grande question est de savoir jusqu’où le marché boursier doit-il descendre avant que la Fed capitule et devienne moins belliqueuse ? Nous pensons qu’un autre mouvement de baisse de 3 à 5% serait une première étape. La Fed a déjà commencé à revenir sur certains de ses commentaires les plus optimistes concernant des hausses de taux agressives de 50 points de base lors de la réunion de mars.
Call contrariant
- Vendre à découvert les entreprises «carbon-free» qui ont toutes perdu plus de 50% depuis novembre 2021.
- Position longue sur l’énergie, le pétrole et le gaz. Positions longues sur les banques de l’UE, car la BCE devra suivre l’exemple d’autres banques centrales en supprimant les mesures de relance à mesure que l’inflation frappe les électeurs.
- Position longue sur le US 10-YR et position longue partielle sur le US 2-YR car nous pensons que le marché évalue trop de hausses aux Etats-Unis.