BOURSE-Air France en baisse dans la perspective d’une nouvelle grève
Rédaction Reuters

“Le risque de nouvelles grèves pèse sur l’action”, commente Ion-Marc Valahu, gérant de fonds chez Clairinvest à Genève, qui ne détient pas de titres de la compagnie.

PARIS, 13 août (Reuters) – L’action Air France-KLM s’inscrit en forte baisse lundi matin à la Bourse de Paris au lendemain de l’avertissement du principal syndicat de pilotes d’Air France laissant présager une grève à la rentrée.

Dans les premiers échanges, la compagnie aérienne franco-néerlandaise perd 5,27% to 8,478 euros, signant la plus forte baisse de l’indice SBF120 (0,55%).

“Le risque de nouvelles grèves pèse sur l’action”, commente Ion-Marc Valahu, gérant de fonds chez Clairinvest à Genève, qui ne détient pas de titres de la compagnie.

Depuis le début de l’année, le cours d’Air France-KLM a chuté d’environ 40%.

Le président du syndical national des pilotes de ligne (SNPL), Philippe Evain, a promis dimanche dans une interview au Parisien “quinze jours de grève” si la nouvelle direction de la compagnie aérienne refuse de reprendre les négociations sur les salaires à la rentrée.

Cette déclaration fait planer la menace d’une nouvelle crise sociale au sein de la compagnie aérienne, alors que celle-ci est toujours à la recherche d’un nouveau PDG.

Le conseil d’administration d’Air France-KLM doit nommer d’ici fin août-début septembre un successeur à Jean-Marc Janaillac qui avait démissionné en mai à la suite de l’échec d’un référendum sur les salaires.

La crise sociale, qui a opposé le personnel d’Air France et la direction durant l’année, a déjà entraîné 15 jours de grève au premier semestre pour un coût estimé à 355 millions d’euros.

Le site économique latribune.fr a écrit la semaine dernière que le comité de nomination d’Air France-KLM négocierait avec un candidat nord-américain baignant dans l’univers du transport aérien. Il s’agirait, selon Le Monde, de Benjamin Smith, le directeur de l’exploitation d’Air Canada.

Dans le Parisien, Philippe Evain se dit “inquiet” de ce choix. “Nous pensons qu’il faut un dirigeant connaissant les spécificités du dialogue social français, qui maîtrise les détails du marché aérien européen et les forces en présence, entre les compagnies low-cost et les compagnies historiques”, a-t-il estimé.

Dans une tribune au Journal du Dimanche, Paul Farges, représentant des pilotes actionnaires au conseil d’administration d’Air France-KLM, s’étonne pour sa part du choix d’un candidat canadien.

“Il est utile de dire ce dont Air France n’a plus besoin: assez de candidats ambassadeurs d’intérêts extérieurs”, a-t-il déclaré, ajoutant que “le choix qui sera fait du dirigeant devra tenir compte de l’avis de ses salariés.”

Gilles Guillaume, avec Sudip Kar-Gupta, édité par Wilfrid Exbrayat